Vénère-Moi:romance d'ennemis à amants entre métamorphes: Éternels Vices et Vertus (French Edition) by Kel Carpenter & Aurelia Jane

Auteur:Kel Carpenter & Aurelia Jane [Carpenter, Kel & Jane, Aurelia]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2023-09-12T22:00:00+00:00

CHAPITRE 8

Adora

Je sentis l’eau avant que nous arrivions. Cette délicieuse odeur de fraîcheur envahit mon nez. J’inspirai pour l’absorber, imaginant la sensation que j’éprouverais en étant à nouveau propre.

J’en avais marre de cette journée.

J’avais commencé à douter de mon intuition. Les paons avaient-ils un bon instinct ? Je l’ignorais. Je m’étais toujours fait confiance. Danni m’avait fait confiance. Maintenant, je n’en étais plus si sûre.

Rien n’allait en Arcadie. Évidemment, nous le savions déjà de notre côté du portail, mais pas à ce point. Je n’aurais jamais imaginé que ce monde était peuplé de mutants, de métamorphes à moitié transformés qui étaient devenus sauvages et attaquaient sans raison. Je pensais que c’était le pire, mais traverser les ruines du temple avait fracturé mon âme.

Toute ma vie, j’avais fait bonne figure. Là où Dannika montrait ses émotions ouvertement, je me cachais derrière un masque d’indifférence. Je révélais aux gens ce que je voulais qu’ils voient. Ce n’était pas factice. Simplement, je n’étais pas tout à fait honnête. Dannika était plus gentille, et moi plus mesquine, cela ne faisait aucun doute. Je frappais d’abord et posais des questions ensuite, tandis qu’elle pesait le pour et le contre. Mais nous ressentions toutes les deux les choses de manière intense. C’était peut-être parce que nous étions nées pendant le Grand Sacrifice, une nuit où toute mon espèce avait été massacrée, et son père assassiné. Une partie de cette peine et de cette souffrance que nos proches avaient endurée s’était peut-être ancrée en nous d’une quelconque façon.

Malgré tout mon entraînement, je n’étais pas parvenue à dissimuler mes émotions en tenant ces petits os dans ma main. J’avais senti une familiarité inexplicable dans les ruines. L’air était chargé de tristesse et de chagrin, à tel point qu’il était difficile de respirer. En réalité, c’en était presque insupportable. Il était facile de comprendre pourquoi les Arcadiens disaient qu’elles étaient hantées et que personne n’osait y entrer. Je comprenais mieux pourquoi Pan n’avait pas voulu y aller. Si je le sentais, sûrement lui aussi.

Au fond, une part de moi désirait les venger. Mais je ne savais pas pourquoi. Je n’allais pas prétendre être bienveillante ni n’avoir aucune rancune. J’avais une liste de ceux qui avaient fait du mal à ma famille. Si la chance se présentait, certains d’entre eux méritaient d’avoir la tête coupée, mais pas parce qu’ils ne m’aimaient pas, ce qui était stupide et futile. Parce qu’ils ne voulaient pas me vénérer. La déesse qui avait infligé douleur et dévastation à tant d’innocents parce qu’elle était offensée me dégoûtait.

Alors que nous descendions l’escalier à l’arrière du temple, je fis un vœu silencieux aux âmes de ces enfants assassinés. Si je trouvais la responsable, je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour mettre fin à ses jours. Pour qu’elle ne puisse plus jamais faire de mal.

Plongeant ma main dans ma poche, je touchai le petit os que j’avais ramassé. Un métacarpe, il me semblait. Peut-être un doigt, cela dépendait de l’âge de l’enfant. Cela n’avait pas vraiment d’importance.

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